127 hours (2010)






127 heures ? Rassurez-vous, ce n'est pas la durée du dernier film de Danny Boyle (Trainspotting, Slumdog Millionaire) qui raconte le calvaire d'Aron Ralston, un jeune alpiniste chevronné de 27 ans, parti en randonnée, sans prévenir personne, dans les gorges du Blue John Canyon dans l'Utah et qui va se retrouver le bras droit coincé par un rocher après une chute.
Menacé de déshydratation et d'hypothermie, il va devoir trouver une solution pour s'en sortir.

Les premières secondes ressemblent à un clip vidéo. Une musique entraînante rythme les préparatifs de la randonnée filmés en séquences rapides. Connaissant d'avance le synopsis, on devine très vite que chaque gros plan a son importance: l'eau qui déborde de la gourde, le robinet qui goutte, la main qui prend des aliments et qui cherche en vain un couteau suisse... tout est minutieusement filmé.
La caméra suit ensuite Aron  arpentant, sur son mountain bike, sa petite caméra braquée sur lui et "seul au monde", les magnifiques reliefs des lieux. Le jeune homme, visiblement heureux d'être là, contemple les paysages désertiques qui s'offrent à lui. Sa rencontre avec deux jeunes randonneuses mal orientées est un dernier épisode avant le drame, la chute et sa vie qui bascule.

Les travellings sur de magnifiques paysages ouverts et une photographie colorée et douce laissent donc place à des plans plus froids et confinés dans cette tranchée où Aron est prisonnier, seul, loin de tout.
Le coin est tellement isolé qu'il y a peu de chance que quelqu'un puisse le sauver.
Le soleil ne fait qu'une brève apparition entre les parois étroites de la tranchée et, après une nuit fraîchement passée, le moindre rayon de soleil est une bénédiction.
À partir de là, Aron prend conscience que chaque petite chose de l'existence a de l'importance.
La fatigue, la soif, le froid et le sort qui lui est réservé l'affaiblissent chaque seconde qui passe jusqu'à le faire halluciner sur sa famille et ses amis. Pour oublier les conditions dans lesquelles il se trouve, il vit dans le souvenir, celui de son ex petite amie qu'il a tant aimée et tant laissée partir.

L'histoire est d'autant plus incroyable qu'elle est vraie. Car adaptée de l'autobiographie d'Aron Ralston "Between a Rock and a Hard Place" ("Plus fort qu'un roc" en français).
James Franco, connu jusque là par le grand public pour avoir été le meilleur ami de Peter Parker, a décroché le rôle principal. Une composition qui lui permet de dévoiler tout son talent. Après cette prestation, nul doute qu'il incarnera de nouveau des personnages charismatiques.
Sans avoir voulu mimer au détail près les faits et gestes d'Aron Ralston, James Franco a passé pas mal de temps avec lui, en randonnée notamment, pour retranscrire au mieux à l'écran son ressenti durant ces moments difficiles. Et le résultat est très convaincant, en témoigne sa nomination dans la catégorie du meilleur acteur aux prochains Oscars et celle de meilleur film.

Je ne sais pas si 127 hours mérite l'Oscar mais en tout cas, il mérite d'être vu et Ralston d'être reconnu comme un héros des temps modernes.



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